Une personne vivant avec des troubles bipolaires vit ses émotions avec une intensité plus forte, parfois démesurée, d’où la difficulté de les maîtriser. L'assertivité est le refus d’avoir recours à trois comportements types à effets négatifs : agression (ou de domination par la force) ; soumission (fuite ou abandon) ; manipulation (ou domination par la ruse, manipulations mentales). |
Tout le monde vit avec des émotions comme la colère, la tristesse ou la joie. Le comportement habituel est de sentir ses émotions et d’être capable de les gérer au quotidien. Une personne vivant avec des troubles bipolaires vit ses émotions avec une intensité plus forte, parfois démesurée, d’où la difficulté de les maîtriser. Très souvent, des traits de caractère concomitants accentuent le phénomène : tempérament / tendance à l’irritabilité, l’agressivité, aux crises de colère, à la susceptibilité exacerbée, l’hypersensibilité au rejet. La colère a été moins étudiée que d’autres émotions telles l’anxiété ou la dépression.
On distingue trois
catégories de comportements provoqués par la colère
- Le comportement défensif qui
se produit après une agression. Il s’agit d’une réaction de survie
considérée comme normale.
- Le comportement agressif prémédité,
que l’on voit à l’œuvre chez les prédateurs ou les psychopathes. Il est
donc pathologique.
- La colère de type impulsif,
impossible à maîtriser, qui se traduit par un passage à l’acte agressif sans
commune mesure avec ce qui l’a provoquée, est considérée comme
pathologique.
Pourquoi
la colère annihile la raison ?
« Sous l’empire de la colère,
l’amygdale – le noyau primitif du cerveau
– est fortement sollicitée alors que le cortex préfrontal, qui
filtre les émotions et permet d’agir de manière proportionnée, est inhibé. Dans cet état, les réactions ont toutes les chances
d’être basiques (primaires) et de ne pas répondre aux normes sociales. L’individu
en colère a aussi plus de peine à déchiffrer l’expression du visage qui lui
fait face, à être capable de raisonner et, soumis à un stress intense, à se
défaire de ses certitudes ». - planetesanté.ch.
L’une des pistes pour prévenir la colère est d’utiliser
un comportement peu connu : le comportement assertif.
Définition Wikipédia de l’assertivité
Concept de la première moitié du xxe siècle introduit par le psychologue new-yorkais Andrew Salter désignant la capacité à s’exprimer et à défendre ses droits sans empiéter sur ceux des autres.
Il a été développé plus récemment par Joseph Wolpe, psychiatre et professeur de médecine américain, qui le décrivait comme une « expression libre de toutes émotions vis-à-vis d’un tiers, à l’exception de l’anxiété ».
Plusieurs ouvrages de vulgarisation ont été publiés dans la seconde moitié du xxe siècle pour faire la promotion de l’assertivité, en particulier dans le cadre du développement personnel. Le mot assertivité vient de l’anglais assertiveness, substantif formé à partir du verbe « to assert » : affirmer, assertion, s’affirmer, défendre ses droits, défendre son opinion. Assertiveness peut se traduire en français par affirmation de soi.
L’assertivité est considérée comme l’art de faire passer un message difficile sans passivité mais aussi sans agressivité.
Dans le cadre des relations humaines, l’assertivité est présentée comme un comportement qui s’appuie sur le refus d’avoir recours à trois comportements types à effets négatifs : agression (ou de domination par la force) ; soumission, qui peuvent se matérialiser par la fuite ou l’abandon ; manipulation (ou de domination par la ruse), parfois exprimés sous forme de manipulations mentales.
Autre définition et assertivité dans l’entreprise
Le concept d'assertivité (affirmation de soi) consiste à permettre à un individu de s’affirmer en harmonie avec les
autres:
- en défendant son point de vue sans attaquer les autres
- en exprimant librement ses sentiments
- en établissant des rapport fondés sur la confiance et non sur la domination.
Exprimer sa personnalité, tout en continuant d’être accepté socialement sans crainte de susciter
l’hostilité de son environnement est particulièrement important dans le monde
de l'entreprise.
Par exemple, le travail en équipe peut souvent conduire à des situations
de conflit qu'il est difficile de gérer à cause de diverses raisons (la
position hiérarchique de l'interlocuteur, les différences de caractères, le
savoir-être de l'entreprise...). L’assertivité, c’est l’art de savoir dire ce qu’on pense, ou dire ce qui ne va pas à
quelqu’un, tout en maintenant avec lui une relation constructive.
La communication assertive de Seligman
Source : "S'épanouir" de Martin Seligman, professeur en psychologie américain |
Infographies
Source : oquotidi1.blogspot.com
Assertif, j’ai le droit de :
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Assertif, j’ai le devoir de :
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-
D’exprimer ce que je sais, ce que je pense, ce que je veux
- D’être
écouté et reconnu, d'être accepté
- D’être
informé
- De
refuser, critiquer, de me tromper
- De
faire valoir mon statut et d’assumer mes actes, être responsable
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Reconnaitre les mêmes droits à mon interlocuteur
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Source : oquotidi1.blogspot.com
Conclusion
Les
personnes ayant des troubles bipolaires ont tout à gagner à connaitre et mettre
en pratique le comportement assertif, c’est-à-dire apprendre à défendre son point
de vue sans agressivité, ni passivité. En plus d’une communication harmonieuse
avec les autres, ce comportement a pour effet de prévenir les comportements de
colère impulsifs ou devenus agressifs, car trop contenus. C’est un exercice
très difficile et on peut s'aider pour cela - entre autres - des principes de la communication non-violente et/ou de la méthode DESC de Bower (de résolution des conflits). Prendre du recul, mettre à distance ses émotions grâce à la pleine conscience peut aider à y parvenir, aussi.
Cela en vaut la peine, car les confits avec les autres, proches ou dans le domaine professionnel sont source de souffrances et de ruptures.
Références
Déjà paru sur le site : "Troubles bipolaires et colère, pourquoi ça arrive et comment y faire face ?" http://www.psy-hope.com/2017/09/trouble-bipolaire-et-colere-pourquoi-ca.html