Et si vous écoutiez ce que vos peurs veulent (vraiment) vous dire ? Christophe Deval, psychologue clinicien, 9 octobre 2019
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Un nouvel article de Christophe DEVAL, psychologue clinicien spécialisé dans les TCC et thérapie ACT, en date du 9 octobre 2019 : A quoi servent nos émotions, de quoi la peur est le reflet ? La peur a plusieurs sens, est-ce un vrai danger ou est-ce que cela veut dire que je suis dans la direction de ce qui compte le plus pour moi et qu’il faut donc y aller (plutôt que renoncer) ? Ce qui est le plus important à nos yeux est aussi notre talon d’Achille : nos valeurs sont là où nous pouvons être blessés. Pour éviter cela, la solution que la peur nous indique est de renoncer. Le piège est que, dans ce cas, nous troquons la peur (en renonçant) contre le regret (des occasions ratées) :
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Vos émotions sont une sorte de baromètre interne qui vous indique si vous allez dans la bonne ou la mauvaise direction.
- Si vous vous rapprochez de vos besoins, objectifs ou valeurs, des émotions plutôt agréables s’enclenchent comme la joie, la fierté, le contentement etc.
- Si, au contraire, vous vous en éloignez des émotions déplaisantes apparaissent comme la frustration, la honte ou encore la culpabilité.
C’est simple et vous le saviez sans doute déjà. Sauf que, pour nous les humains, c’est faux. Du moins, ce n’est pas toujours vrai, surtout dans le cas de la peur.
- Imaginons que réussir professionnellement est très important à vos yeux. Votre cerveau, qui est fait pour assurer votre survie et donc, plus généralement, pour vous protéger, a toutes les chances de se mettre en marche pour vous éviter des déconvenues en vous disant par exemple « tu risques d’être déçu.e », « tu n’as peut-être pas les compétences pour le poste », « il se peut que ça se passe mal ». Autrement dit, il va chercher à vous faire peur pour vous éviter de souffrir si cela ne se passe pas comme vous l’espériez.
- Si c’est d’être aimé.e, apprécié.e, qui est important, ce sera le même scénario : « tu risques d’être rejeté.e », « on ne va pas te trouver intéressant.e », etc. Bref, le message est toujours identique : « n’y va pas, c’est trop dangereux ! ».
Ce qui est le plus important à nos yeux est aussi notre talon d’Achille. Nos valeurs sont là où nous pouvons être blessés. Donc pour éviter cela, la solution évidente que la peur nous indique est de renoncer. Le piège est que, dans ce cas, nous troquons la peur (en renonçant) contre le regret (des occasions ratées). Rappelez-vous que sur leur lit de mort les personnes regrettent plus ce qu’elles n’ont pas fait que ce qu’elles ont fait.
Donc lorsque la peur apparaît pour vous inciter à faire demi-tour, demandez-vous :– Est-ce que c’est le signal d’un danger ou le simple reflet de ce qui est important pour moi ?– Est-ce que c’est le signe qu’il faut renoncer ou, au contraire, que je suis dans la direction de ce qui compte le plus pour moi et qu’il faut donc y aller ?
Christophe DEVAL
Diplômé de l’ESSEC, psychologue clinicien et thérapeute praticien en thérapies comportementales et cognitive, Christophe Deval est spécialisé dans le développement de la flexibilité psychologique et comportementale et l’ACT (Acceptance and Commitment Training). Il est co-auteur de « Vous avez tout pour réussir », « Simplifiez vos relations avec les autres » et auteur de « Découvrir l’ACT ».