Recommandation de lecture : "je rumine, tu rumines, nous ruminons" de Bernard Anselem, médecin, auteur, conférencier, neurospsyhologue
Livre recommandé par Psy'hope en 2018 : http://www.psy-hope.com/2018/08/je-rumine-tu-rumines-nous-ruminons-en.html
->Article de Moss Kelal du 12.08.2019 : https://www.linkedin.com/pulse/manager-avec-les-lectures-de-l%25C3%25A9t%25C3%25A9-15-moss-kellal/?trackingId=sxXw4bJhBKFlBz5ztFki5A%3D%3D
"Les ruminations proviennent en partie des événements extérieurs, mais elles sont surtout alimentées par nos interprétations du monde. Les faits sont filtrés et déformés par nos émotions, nos croyances et nos souvenirs plus ou moins récents. Il est donc possible de modifier les visions qui dérangent et conserver celles qui conviennent.
Nous avons le pouvoir de décider et choisir.
Pour appliquer ces choix nous allons tirer parti des connaissances récentes et des confirmations de certaines sagesses anciennes.
Quelles leçons pouvons-nous en tirer ?
Mettre à distance ces ruminations ne demande pas de talents ni de connaissances exceptionnels, mais nécessite un peu d’humilité pour accepter et modifier les raisonnements que l’on a mis si longtemps à construire et que l’on imagine si pertinents.
La première pensée dérangeante sera d’admettre que nos raisonnements sont sous-tendus par des émotions, parfois utiles, parfois disproportionnées.
Si quelque chose ne va pas, si les ruminations se mettent en place, c’est qu’une émotions négative agit et déforme nos pensées. Les émotions se fabriquent en dehors de notre conscience, elles ne sont pas accessibles directement à notre volonté.
C’est donc sur les pensées conscientes et les comportements que nous pourrons agir, il faut être capable de modifier ses propres raisonnements avec humilité. Ce n’est pas toujours confortable mais c’est utile.
La seconde idée à réformer est plus plaisante : notre cerveau est capable de bouger, de s’adapter, d’initier de nouvelles habitudes de pensée plus favorables à notre bien-être.
Des siècles de pratiques méditatives l’ont montré, les succès des thérapies cognitives l’ont légitimé et les neurosciences l’ont confirmé.
Ces changements sont possibles jusqu’à un âge avancé. L’excuse de l’âge ne tient plus pour refuser de changer, et c’est heureux.
Nos pensées vont quelquefois peiner à abandonner leurs chemins habituels, l’accoutumance va les pousser à reprendre les petites habitudes confortables, c’est moins fatigant pour les neurones. Mais si ces habitudes nous mènent vers des réflexions nuisibles, il faut savoir les modifier et maintenir ce changement par une consolidation régulière des nouveaux apprentissages.
La troisième idée-force est la primauté du lien relationnel. L’observation du cerveau rejoint les études de comportement, nous n’existons qu’en résonance avec nos semblables. Ils sont souvent à l’origine de nos souffrances, mais c’est surtout par eux que nous détenons la faculté de rebondir et de rompre le cercle vicieux des ruminations.
Une autre notion importante est l’humilité d’accepter nos perceptions dérangeantes, de les prendre et de les ressentir telles qu’elles sont, sans les nier ni les dramatiser.
Pour bien faire, cette humilité doit être équilibrée par une fierté, celle d’être soi-même, avec ses défauts, ses imperfections mais aussi cette volonté d’aller de l’avant de suivre son chemin, de faire de son mieux, sans chercher la perfection.
La prise de distance avec nos perceptions désagréables est donc le moyen pour sortir des ruminations et de leurs cercles vicieux. Ce recul s’apprend, il s’acquiert avec la pratique et nécessite un peu de patience, de persévérance et d’organisation.
Un programme intéressant…"