Comment lutter contre ce schéma idéologique faux et dangereux : "Si vous êtes déprimé et anxieux ou autre trouble psychique, c'est que vous avez des des conflits intérieurs non résolus car les déséquilibres chimiques, ça n'existe pas. C'est donc de votre faute, vous ne faites pas assez d'efforts pour les surmonter !" (Scarry mommy, 12, 2018)
Une insragrammeuse américaine a (re)lancé l'idée selon laquelle être déprimé et anxieux ne veut pas dire que votre cerveau est défectueux, mais que vous avez des conflits non guéris qui provoquent des conflits intérieurs, car les déséquilibres chimiques n'existent pas.
L'idée selon laquelle si j'ai des «conflits intérieurs non résolus» et non un déséquilibre chimique, à qui la faute? Réponse: la mienne. Je suis donc à blâmer pour ma propre maladie mentale.
L'idée que si je ne peux pas les surmonter, je ne fais pas assez d'efforts.
L'idée que tous les malades mentaux, nous ne faisons pas assez d'efforts. Si nous faisions tout notre possible, nous pourrions renverser cette angoisse, ces conneries sur la dépression et la maladie bipolaire. Bon sang, peut-être pourrions-nous même vaincre cette schizophrénie !
Ce schéma idéologique viral en plus d'être stupide est dévastateur car il entraîne de la culpabilité et de l'hostilité des proches ou de la société toute entière.
La réponse du site scary mommy :
Avoir un trouble bipolaire signifie, selon les scientifiques, avoir des neurotransmetteurs qui ne fonctionnent
pas correctement.
Selon l'essai de Mental Help sur la neurochimie et
l'endocrinologie dans le trouble bipolaire : " la
dopamine, la noradrénaline, la sérotonine, le GABA (gamma-aminobutyrate), le
glutamate et l'acétylcholine" ainsi que les gabapeptides "sont en
quelque sorte déséquilibrés dans le cerveau bipolaire par rapport à un cerveau normal.
"
Bien que "la présence, l'absence ou le changement de ces substances
chimiques soit une cause ou un résultat du trouble bipolaire…
l'importance des neurochimiques dans la création d'une maladie bipolaire est
incontestable".
Ainsi, il n'est pas contestable que les maladies psychiques soient liées à la chimie
du cerveau.
Le cerveau ne fonctionne pas de manière typique chez les personnes atteintes de troubles psychiques (dépression, anxiété et autres problèmes de santé
mentale). La chimie cérébrale fonctionne différemment de celle des
personnes dites «normales». C'est pourquoi des médicaments comme les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS,
comme le Prozac et le Zoloft) existent pour rééquilibrer la chimie du cerveau.
"C'est
comme si notre corps ne produisait pas assez d'insuline, comme un diabétique,
ou que notre cholestérol était trop élevé." On ne peut prétendre que tout cela est dans la tête des gens, liées à leurs problèmes non
résolus.
Dès lors, il n'est pas possible de les envelopper dans la honte et de leur demander de se ressaisir et de se réparer eux-mêmes."
Coupable de ne pas surmonter sa maladie: "Bien que je sache qu'il ne faut pas croire ces conneries, beaucoup de gens ne le savent pas ." |
La maladie mentale est encore fortement stigmatisée dans
notre société (américaine et française... etc).
"Selon la stigmatisation publique de la maladie
mentale aux États-Unis: revue de littérature systémique,
publié par Administration et politique dans Santé mentale et services de santé
mentale, les personnes considèrent les malades mentaux comme dangereux
pour les autres et eux-mêmes, estiment qu’elles devraient être blâmées et
punies pour leur comportement et estiment qu’elles sont moins compétentes pour
prendre des décisions en matière de finances et leur propre traitement. Les
malades mentaux sont stigmatisés, point final. Certaines déclarations
ou publications ne font que renforcer ce sentiment de stigmatisme et de honte."
La maladie mentale s'accompagne de suffisamment de stigmatisation. Nous
n'avons pas besoin que des soi-disant gourous se démènent pour dire que les
déséquilibres chimiques n'existent pas réellement, que la maladie mentale est dans
notre tête et qu'elle résulte des conflits internes de notre âme. "
Elizabeth Broadbent sur Scarymommy.com