La tyrannie de la positivité : Le terrible malentendu des émotions « négatives » (Bernard Anselem, Médecin auteur consultant conférencier en neuropsychologie, mars 2018)
"Tout va bien ! Tutto bene ! Muy bien ! Tudo bem ! Vous venez d’apprendre un échec professionnel, une rupture sentimentale, une maladie sévère pour vous ou l’un de vos proches : pas grave, il faut « positiver », surtout ne rien ressentir, continuer comme si de rien n’était et afficher son plus beau sourire. Sois fort, ne laisse rien paraître !""Les ressentis négatifs doivent être gommés, éradiqués, mieux : ils ne doivent pas exister."
Un terrible malentendu, c'est ce que nous explique Bernard Anselem, dans un article publié le 10 mars 2018.
Car nos émotions "négatives" ont une utilité. Les neurosciences nous en apportent la preuve.
"La compréhension des mécanismes émotionnels nous apprend que l’émotion est première, tout d’abord dans le temps : la chronologie montre que les réseaux émotionnels s’activent AVANT les perceptions visuelles[i] ou auditives conscientes, mais également dans l’espace : ces réseaux sont ancrés au plus profond du cerveau, ils sont plus anciens que le langage ou les raisonnements, et existaient bien avant le développement de l’intelligence humaine. Tout s’est construit autour, ils sont au centre de nos fonctionnements intimes. Ils répondent à des besoins basiques (survie et reproduction) et prennent logiquement le dessus dès qu’une information importante survient. En période de tension, les émotions assurent les besoins fondamentaux et la survie dans l’instant, en étouffant temporairement nos capacités de raisonnement, liées à des objectifs plus lointains.Toutes ces perceptions ont permis aux humains de se développer au sein d’un univers hostile, de communiquer et tisser des liens pour triompher d’espèces autrement plus fortes ou plus rapides, de s’accommoder d’environnements menaçants, trop arides ou trop froids. Les bouleversements modernes sont trop récents pour modifier ces circuits ancestraux.Il est donc INUTILE et CONTRE PRODUCTIF de chercher à les supprimer !"
Un terrible malentendu, c'est ce que nous explique Bernard Anselem, dans un article publié le 10 mars 2018.
Car nos émotions "négatives" ont une utilité. Les neurosciences nous en apportent la preuve.
"La compréhension des mécanismes émotionnels nous apprend que l’émotion est première, tout d’abord dans le temps : la chronologie montre que les réseaux émotionnels s’activent AVANT les perceptions visuelles[i] ou auditives conscientes, mais également dans l’espace : ces réseaux sont ancrés au plus profond du cerveau, ils sont plus anciens que le langage ou les raisonnements, et existaient bien avant le développement de l’intelligence humaine. Tout s’est construit autour, ils sont au centre de nos fonctionnements intimes. Ils répondent à des besoins basiques (survie et reproduction) et prennent logiquement le dessus dès qu’une information importante survient. En période de tension, les émotions assurent les besoins fondamentaux et la survie dans l’instant, en étouffant temporairement nos capacités de raisonnement, liées à des objectifs plus lointains.Toutes ces perceptions ont permis aux humains de se développer au sein d’un univers hostile, de communiquer et tisser des liens pour triompher d’espèces autrement plus fortes ou plus rapides, de s’accommoder d’environnements menaçants, trop arides ou trop froids. Les bouleversements modernes sont trop récents pour modifier ces circuits ancestraux.Il est donc INUTILE et CONTRE PRODUCTIF de chercher à les supprimer !"
La "positivité" est souvent mal comprise, attention à "la tyrannie de la positivité : ne confondons pas la conscience bénéfique des événements positifs, avec la recherche avide de positivité. S’entraîner à voir le bon côté de faits réels est différent du déni des émotions négatives. Exiger un bien-être permanent conduit à accumuler les frustrations, sans jamais trouver de contentement[ii]. Attendre une vie sans stress, sans déception, sans échec, est un objectif de mort-vivant ! À l’inverse, se laisser entraîner par un excès de pensées et émotions négatives est hautement toxique et conduit à des ruminations pathologiques. Le plus souvent, ces pensées négatives s’imposent à nous (pensées intrusives). Les démarches d’orientation vers le positif prennent alors tout leur sens pour rééquilibrer cette sensibilité aux pensées négatives. Il est illusoire de chercher à éradiquer les perceptions négatives, en revanche il est utile de rétablir l’équilibre lorsque les émotions négatives prennent trop de place. L’orientation volontaire vers le positif se pratique par des prises de conscience multiples dans la vie quotidienne ou par des exercices à posteriori, plus approfondis[iii]. Apprendre à savourer les bons moments, à discerner le positif dans la difficulté, n’est pas compliqué (sous réserves d’un peu d’entrainement et de persévérance), agréable à utiliser, ne dépend que de notre libre choix. Cette simple vision détermine notre bonne humeur en profondeur. Penser positif dans ces conditions, est très différent de s’imposer une fausse positivité par déni des émotions négatives."
Pour plus de détails voir l’article en entier : https://www.linkedin.com/pulse/le-terrible-malentendu-des-%C3%A9motions-n%C3%A9gatives-de-lagilit%C3%A9-anselem/ et celui vers lequel il renvoie : https://www.linkedin.com/pulse/efficacit%C3%A9-motivation-cr%C3%A9ativit%C3%A9-penser-positif-nest-pas-anselem/
« Les gens les plus heureux n’ont pas nécessairement le meilleur de tout ; ils ne font que ressortir le meilleur de tout ce que la vie met sur leur route ». |